samedi 2 juin 2012



en 1995, j’étais capable d’écrire les chairs broyées / de la vache qui explose dans les rizières ; j’évoquais ainsi brièvement la « zone démilitarisée », la fameuse DMZ qui séparait Viêt Nam du Nord et du Sud à l’époque de la guerre, zone encore truffée de mines et autres engins dévastateurs non neutralisés – sans discours politique sous-jacent, tout au plus l’expression d’un vague dégoût

mais ça aussi : DRAPEAUX VIDES / pas même le blanc de la reddition ; il y avait sans doute la posture du combattant qui ne se rend pas - je dis bien posture – surtout cette idée de vide, d’aucune bannière, déjà les braises en moi, en attente de mon souffle pour les attiser

je me suis bagarré avec tout ça, j’ai fait du doute un habit à peu près supportable

la grande fatigue, elle, me jette aux bords de l’impudeur : tout déballer, faire le tri ou alors foutre le feu tout de suite à l’entière baraque

ah, que je cesse tout d’abord avec la métaphore, que j’incendie pour de vrai le langage, que le cri se fasse, hors des trois lettres alphabétiques qui le composent !

c’en est trop

(extrait du travail en cours)









5 commentaires:

  1. "la poésie serait le chemin qui serpente entre ces incertitudes, un point d'interrogation". Jean-Christophe Belleveaux

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  2. "j’ai fait du doute un habit à peu près supportable"

    ouaip ? voire ouaip-ouaip ! le doute ça gratte et pis c'est cher , un habit en doute tu dois te le faire faire sur mesure , ça coûte ! moi je me contente de trucs "prêts à porter" .

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